Marc Savard et Chris Pronger: deux retraites officieuses dont les contrats expirés soulageront leur équipe respective
Il va sans dire que le parcours de Marc Savard n’a pas été très rose vers la fin de sa carrière. L’attaquant maintenant âgé de 39 ans n’a pas enfilé les patins depuis la saison 2010-2011 en raison des nombreuses commotions cérébrales subies tout au long de sa carrière. Comme bon nombre de joueurs malheureusement, la dernière d’une longue série fut fatale comme l’expliquait Savard au Boston Globe en novembre dernier. Le principal intéressé y mentionne qu’il devrait encore jouer à l’heure actuelle si ce n’eut été de ces commotions cérébrales. C’est un coup de Matt Cooke qui aura conclu sa brillante carrière, assombrie par un total de six commotions.
«Le soigneur est venu me voir après l’impact et je ne savais tellement pas ce qui se passait que je croyais que j’allais mourir.»
Le scénario a donné froid dans le dos pour tout athlète qui souhaite demeurer en santé tout au long de sa carrière. Pour Savard, cette fin prématurée est encore lourde de sens et malgré les appels de son dernier assaillant, celui-ci en veut toujours à Matt Cooke. L’attaquant originaire d’Ottawa a connu néanmoins une belle carrière garnie de 706 points en 807 rencontres dans le circuit Bettman. Le 1er décembre 2009, Savard apposait sa griffe sur un contrat de 7 ans, rapportant 28,150 M$. Une entente qui n’aura été respectée qu’en une infime partie puisque Savard n’a disputé que 66 rencontres de 2009 à 2011. Depuis, ce contrat sert aux équipes désirant atteindre le plancher salarial et c’est donc pourquoi Savard a été échangé à deux reprises, soient aux Panthers en compagnie de Rielly Smith contre Jimmy Hayes en 2015. Par la suite, la Floride a envoyé le contrat de Savard au New Jersey contre deux espoirs. Placé sur la liste des joueurs blessés à long terme, son salaire ne compte plus sur la masse salariale. L’entente se terminant à la conclusion de la présente saison, on pourra définitivement tourner la page sur la présence de Marc Savard au sein d’une organisation de la LNH.
Le dossier Pronger fait également jaser
Même son de cloche auprès du membre de Temple de la Renommée du hockey, Chris Pronger. C’est une collision avec Martin Hanzal qui a limité Pronger à 11 rencontres durant la campagne de 2011 et nous n’avons pu contempler les prouesses de cet illustre défenseur par la suite. Une blessure grave à l’oeil subie en octobre 2011 des suites d’un bâton reçu en plein visage avait déjà semé le doute quant à sa santé cette saison-là. L’ancien membre d’Équipe Canada aux Jeux olympiques était toutefois demeuré au sein de l’organisation des Flyers au sein du développement des joueurs, tout en voyant son contrat être encore actif sur la masse salariale. Ce n’est qu’en 2014, lorsqu’il est sélectionné sur le Département de la sécurité des joueurs, que sa situation contractuelle devient un sujet de débat. Comment un joueur techniquement actif, ayant son contrat présent sur une masse salariale, peut siéger au Comité de discipline ? Encore aujourd’hui, son statut de «joueur actif» fait jaser puisqu’il a tout de même été admis parmi les immortels du Temple de la Renommée tout n’étant pas officiellement retiré de la compétition. Son nombre de matchs joués en étant inactifs a fait pencher la balance en sa faveur.
En juillet 2009, les Flyers consentent un contrat d’une durée de sept saisons, rapportant 34,55 M$. Après avoir disputé deux saisons complètes de 82 matchs, sa carrière prend une tournure dramatique à partir de la saison 2010-2011, le limitant à 63 matchs lors des deux campagnes subséquentes. Il est donc devenu, à l’image de Savard, un boulet pour une organisation qui lutte avec le plafond salarial. En contrepartie, il devient par le fait même une bouée de sauvetage pour les équipes qui désirent atteindre le plancher. C’est le cas des Coyotes de l’Arizona, qui en a fait l’acquisition à l’été 2015 en compagnie de Niklas Grossman en retour de Sam Gagner et d’un choix de quatrième ronde conditionnel. Son contrat se conclut cette saison également et pourra libérer un 4,935 M$ additionnel sur la masse salariale des Coyotes.
Une façon d’en profiter ?
Ces deux joueurs sont des exemples typiques de joueurs qui écoulent leur contrat jusqu’au maximum. Or, bien que l’espoir les anime jusqu’au bout, une telle façon d’agir n’est pas toujours bien perçue auprès des partisans et des organisations. En effet, si ces deux joueurs avaient officialisé leur retraite, les salaires seraient automatiquement retirés des masses salariales. À l’instar de Pavel Datsyuk et d’Ilya Kovalchuk, qui sont toujours actifs ailleurs, Pronger et Savard avaient peu de chance de s’aligner à nouveau dans la LNH. La décision de ne pas se retirer rend la tâche plus difficile aux organisations prises au piège avec leurs faramineux contrats. Certes, dans quelques cas, leur contrat peut servir à atteindre le plancher et sert également à conclure des transactions servant à aider ces équipes à faible salaire. C’est donc un soupir de soulagement pour les Devils et les Coyotes, qui pourront maintenant aller de l’avant dès la saison prochaine en étant libéré de ces contrats.
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