Bilan | L’unanimité envers Jean-François Houle
La saison 2023-24 du Rocket de Laval est maintenant dans les livres. La troupe de Jean-François Houle a fourni un effort appréciable lors de cette saison parsemée de hauts et de bas. Malheureusement, la formation lavalloise n’a pas été en mesure de se qualifier pour le tournoi printanier. Est-ce que l’avenir du groupe d’entraîneurs, en particulier celui de l’entraîneur-chef Jean-François Houle, doit se poursuivre ailleurs que dans l’organisation du Canadien de Montréal? Les prochaines lignes aborderont dans le sens contraire de cette affirmation. À mon humble avis, Jean-François Houle a démontré, pendant ses trois saisons à la barre de l’équipe, avoir l’étoffe nécessaire pour diriger le club-école du Canadien et transmettre sa couleur sur le futur de l’organisation.
L’émotion, un moteur important
Jean-François Houle ne s’est jamais défilé à ce sujet, il se qualifie comme un entraîneur émotif. Être émotif ne signifie pas de perdre le contrôle de ses émotions, ce qu’on a rarement observé chez l’entraîneur-chef cette saison. Être émotif signifie plutôt être conscient de ses émotions, les gérer adéquatement et s’en servir comme moteur pour avancer. Lorsqu’un entraîneur-chef doit diriger un jeune groupe, il est impérial qu’il soit en mesure de reconnaître et gérer ses émotions, autant en arrière du banc que dans ses contacts avec ses joueurs. Houle reconnaît qu’il s’agit d’une tâche difficile avec beaucoup de lucidité. Cette intelligence émotionnelle fait de lui un entraîneur conscient de beaucoup de choses, les joueurs ont tout à gagner de pouvoir compter sur un entraîneur qui maîtrise bien cet aspect de sa vie personnelle et professionnelle.
« C’est juste de rester calme, l’émotion devient tellement grande avec les punitions, la foule et plusieurs autres choses. C’est important que moi, je reste calme, parce que si je garde mon calme ça aide à calmer tout le reste. Mais ce n’est pas facile (rires), ce n’est pas facile de garder ses émotions, mais c’est important. Tu peux dépenser trop d’énergie parfois à crier après les arbitres ou essayer de calmer le banc. » -Jean-François Houle, après un gain face à Utica le 24 janvier dernier.
Leadership et bienveillance
En tant qu’entraîneur-chef dans la Ligue Américaine, certaines décisions ne sont pas toujours de ton ressort. Sans spécifier quels types de décisions ont été imposées à Jean-François Houle cette saison, on peut avancer que celui-ci a su faire preuve de bienveillance avec ses joueurs à travers le processus. Jean-François Houle a dû être celui qui endosse certaines décisions et il l’a fait avec beaucoup de leadership. L’entraîneur n’est pas du type à se déresponsabiliser, bien au contraire. Cet aspect de sa personnalité a assurément une grande valeur aux yeux de l’organisation. Lors du bilan de fin de saison de l’équipe, Jean-François Houle a tenu des propos intéressants sur ses collègues dans le quotidien.
« Toutes les années, tu apprends tout le temps des nouvelles choses sur comment gérer la personne. Pour moi, le côté humain pour les joueurs et le staff est très important. Il faut continuer à évoluer comme société de bien prendre soin des gens qui ont besoin d’aide. Que ce soit un joueur ou quelqu’un qui fait partie du staff. » -Jean-François Houle.
L’expérience, un atout nécessaire dans la LAH
S’il advenait qu’on choisisse de tourner la page sur Jean-François Houle du côté de l’organisation, il est impérial, selon moi, d’opter pour un entraîneur-chef qui possède autant d’expérience. Dans un intéressant texte d’Éric Leblanc, journaliste à RDS, le sujet a été abordé avec l’ancien entraîneur-chef du Rocket, Joel Bouchard.
« La ligue américaine, ce n’est pas pour tout le monde, mais ça fait de toi un meilleur instructeur parce que tu as à composer avec différents challenge. On a un gros staff ici à Laval aussi, c’est pas mal moi qui over see pour m’assurer que tout le monde soit sur la même longueur d’onde et que tout fonctionne comme il faut. Ce n’est pas juste les joueurs que tu as à gérer, c’est le staff aussi. C’était difficile, ça été riche d’apprentissages pour moi, c’était le fun! » -Jean-François Houle.
Un individu et un entraîneur apprécié des joueurs
Les réponses sont unanimes du côté des joueurs: on désire voir l’entraîneur-chef de retour avec le Rocket l’an prochain. Il faut souligner qu’il y a une différence entre un « oui » plaqué sans émotion et un « oui » sincère. Plusieurs joueurs ont connus leur meilleure saison en carrière sur le plan individuel sous la gouverne de Jean-François Houle (Brandon Gignac, Tobie Bisson et Olivier Galipeau). Ajoutons au lot le nom de Joel Armia, qui s’est avéré un beau défi pour l’entraîneur-chef en début de campagne. Les propos de Mitchell Stephens au bilan de fin de saison m’ont particulièrement marqué à ce sujet.
« JF est un excellent coach. Une des choses que j’aime le plus de lui est sa capacité à transmettre une bonne attitude au groupe. Quand on arrive à l’aréna, on sait qu’on va travailler fort et que chacun a son rôle dans cette équipe. JF fait un bon travail à garder les choses légères et s’assurer que tout le monde s’amuse à l’aréna. J’ai joué pour des entraîneurs pour lesquels c’était difficile de venir à l’aréna par moments. Dans une longue saison, tu dois trouver l’équilibre entre pousser tes joueurs et laisser les vétérans gérer les choses. JF est habile pour faire ça. » -Mitchell Stephens.
Des changements dans le groupe?
S’il advenait que Jean-François Houle conserve son poste d’entraîneur-chef, je ne serais aucunement surprise qu’on procède à des changements au niveau de son groupe d’adjoint. J’aimerais voir du sang neuf pour la gestion de l’avantage numérique, véritable tendon d’achille du Rocket en 2023-24. Le choix des vétérans, qui sera aborder dans un autre texte, sera également très important pour la saison prochaine avec encore plusieurs jeunes joueurs qui rejoindront la formation.
Objectif prioritaire
Lors du bilan de fin de saison, Jean-François Houle a répété que le premier mandat d’une équipe de la LAH, c’est de former des joueurs de la LNH. Cette cohérence avec la vision de l’état major me laisse croire que les deux camps s’entendront dans les prochaines semaines. Développer les individus dans un environnement changeant est un défi qui plaît à Jean-François Houle. Non, il n’a pas été embauché par Kent Hughes et Jeff Gorton, mais il fait partie de la famille du Canadien de Montréal depuis plusieurs années, déjà.
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