Le Rocket en séries: les jeunes relèvent le défi
Il régnait une ambiance de carnaval à la Place Bell devant 10 295 partisans, ce qui constitue un record pour le Rocket. Portée par l’énergie de la foule, la troupe de Jean-François Houle a trouvé le moyen d’imposer son rythme rapidement. Peu avant la fin du premier tiers, c’était déjà 4-1. Initialement, la rencontre d’une importance capitale présentait en soi ses propres défis. Une telle avance en ajoutait sur les épaules de cette jeune formation de la AHL.
Crédit photo: Rocket de Laval
Les retours d’Anthony Richard, Jesse Ylonen, Rafaël Harvey-Pinard ainsi que la présence des nombreux vétérans de qualité dans l’équipe prenaient tout son sens hier. Le Rocket est une jeune formation, Jean-François Houle nous l’a régulièrement mentionné cette saison. L’enjeu du match de ce vendredi était clair: il fallait gagner à tout prix afin de se donner la meilleure chance d’accéder aux séries. Certes, Cleveland avait un grand mot à dire avec ses 3 parties restantes au calendrier. Cela dit, pour contrôler sa propre destinée au maximum, le Rocket se devait de battre le Crunch.
Une expérience incroyable pour les jeunes de la formation. Ce type de parcours tout au long de la saison à un impact inimaginable sur la progression des jeunes à l’interne. Une affirmation que Jean-François Houle a répété de nouveau après la victoire des siens par la marque de 4-3. «C’est très important de développer dans un environnement gagnant! Les séries éliminatoires peuvent faire la différence pour ces jeunes-là,» expliquait-il devant les médias.
Tous s’entendaient pour dire que l’objectif ultime était de remporter le match. Un affrontement de la sorte implique-t-il un défi de plus pour un jeune groupe ou pour un entraîneur ? Après 14:36 de jeu, c’était 4-1 pour les locaux. Comment ne pas tomber dans le fameux piège de mettre ses pantoufles et d’attendre que le match se termine ?
Rester soudé
C’est quelque chose qui est ressortie souvent cette année. Le Rocket dispose d’un groupe très soudé à l’interne. C’est ce facteur qui allait déterminer si la troupe allait relever le défi ou non. Et ce défi, il fut finalement relevé. «Je pense que c’était de rester tous les gars ensemble même si la game allait moins bien. Fin de 2e, début 3e on avait de la difficulté dans notre zone. Il ne fallait pas peser sur le frein et attendre que le match finisse,» expliquait Pierrick Dubé après la rencontre.
Au 2e tiers, on a peut-être senti un Rocket plus sur les talons. Ils se défendaient plus qu’ils imposaient le rythme comme en première. On craignait bien que le Rocket allait se faire prendre à son propre jeu encore une fois. Tranquillement, malgré la performance incroyable de Cayden Primeau, le Crunch gagnait du terrain. Cayden Primeau a mentionné ne pas avoir été influencé par l’avance de son équipe. La concentration était au maximum et sa performance contre le Crunch l’a très bien démontré. «Il faut simplement se préparer pour le prochain tir. L’équipe a bien fermé la porte,» expliquait-il après la rencontre. Les éloges étaient nombreux dans le vestiaire à l’endroit du gardien, qui fut à mes yeux le facteur clé dans cette victoire.
Éviter le piège
Au sein des joueurs, c’était évident qu’il fallait rester soudé coûte que coûte pour finir ce match avec la victoire même avec une avance importante. Pour l’entraîneur-chef, le piège était évident et il fallait impérativement l’éviter. «C’est tellement un match important, les joueurs le savent. Le plus gros défi, c’est quand c’est 4-2 et que tu entres en 3e période, expliquait Jean-François Houle après la rencontre. Il y a une semaine on a perdu après une avance de 4-2 contre Cleveland. C’est là, le plus gros défi. Garder les gars focus. On ne voulait pas l’échapper. À 4-2, c’est trompeur.»
Ce qui demeure intéressant dans le match de vendredi, c’est que le défi pouvait être encore plus important pour les jeunes. C’est difficile de rester grouper, de ne pas céder à l’émotion et de ne pas relâcher lorsqu’on a moins d’expérience. Or, les Xavier Simoneau, William Trudeau, Pierrick Dubé, Cayden Primeau et Jayden Struble ont tous joué de forts matchs et sont demeurés constants pendant la rencontre. Légèrement plus effacé qu’au dernier match, le trio des vétérans Richard, RHP et Stephens a effectué les petites choses. Des tirs bloqués, de la pression avant et des replis furent partie intégrante de leur travail.
Constance physique
Si l’offensive a pris un certain répit pendant la rencontre, la défensive a tenu le coup. Après avoir bombardé Hugo Alnefelt à 16 reprises au 1er tiers, le Rocket n’a atteint la cible qu’à 4 et 8 reprises dans les périodes subséquentes. Comme mentionné plus tôt, le Rocket se défendait. Une stratégie qui a coûté cher dans le passé, laissant filer des avances importantes. La formation a tenu bon grâce à une présence physique constante. On a continué de distribuer des mises en échec et à couper des lignes de passe à l’adversaire.
Saluons au passage le travail de Jayden Struble en défensive. Le jeune homme montre qu’il peut jouer de grosses minutes dans la AHL tout en demeurant efficace. Il a bien joué avec son bâton, neutralisant fréquemment l’adversaire sans pour autant se servir de ses épaules.
Des effluves de la Coupe du Président
Évidemment, je ne peux passer par-dessus cette impression laissée par Pierrick Dubé en première période. L’attaquant a connu une superbe fin de saison et à l’approche des séries, on revoit ce joueur qui a propulsé les Cataractes de Shawinigan vers les grands honneurs. On se souvient que l’an dernier, Dubé a inscrit deux buts dans le dernier match de la finale de la Coupe du Président dans la LHJMQ, dont le but vainqueur en prolongation.
«En termes de pression, je me nourris de ça. C’était un match avec beaucoup de pression et de bien sortir comme performance, j’aime ça.»
Dubé a allumé la foule avec deux buts en première période. Des tirs simples après s’être bien positionné dans l’enclave. Tout au long du match, Dubé a travaillé d’arrache-pied. D’ailleurs, la séquence du match lui revient pleinement et ce ne sont même pas ses buts. En effet, au milieu de la 1ere période, Dubé a été pris en défaut pour avoir retenu. Le petit attaquant teigneux a toutefois fait prendre une punition à Koepke du Crunch pour ainsi forcer un 4 contre 4. Pendant ces 2 minutes à 4 contre 4, le Rocket a inscrit deux buts, cassant ainsi les jambes de la formation adverse.
«Oui je suis un genre offensif, mais je peux aussi amener du ‘grit’ aussi. J’ai mon côté un petit peu comme Gallagher si je peux me permettre, illustrait Pierrick Dubé après la rencontre. Aussitôt j’ai vu que j’avais un deux minutes, tu essaies tout le temps d’amener le gars avec toi puis ça a marché.»
Clairement, à l’approche des séries qui débuteront mercredi, des joueurs teigneux comme Xavier Simoneau et Pierrick Dubé auront clairement un rôle important dans l’équipe en dépit du peu d’expérience professionnelle qu’ils ont en ce moment.
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