Rocket de Laval | Bilan du mois d’octobre
Pour une deuxième année, Toutsurlehockey a l’occasion de suivre de près la saison du Rocket de Laval. Nous avons la chance d’être présents lors des échos de vestiaire ainsi qu’aux rencontres d’après-match avec l’entraîneur-chef Jean-François Houle. Après avoir proposé des bilans de 1/4, 1/2, 3/4 et fins de saison l’an dernier, une nouvelle formule mensuelle vous sera offerte afin de ne rien manquer sur la progression des jeunes espoirs du Canadien de Montréal. Dans ces bilans, vous retrouverez des statistiques individuelles et collectives ainsi que des analyses et impressions basées sur des observations.
Évaluation des joueurs
À chaque mois, une note sera attribuée à chacun des joueurs, soit la note de A (Très bon), B (Bon), C (correct) et D (décevant). La note attribuée sera par la suite expliquée dans un court texte, qui sera conclu par des prévisions et/ou des attentes pour le mois suivant.
Les attaquants
- Joshua Roy: A+
- Lias Andersson: A
- Mitchell Stephens: A
- Brandon Gignac: B
- Lucas Condotta: B
- Sean Farrell: B-
- Xavier Simoneau: C+
- Riley McKay: C+
- Philippe Maillet: C+
- Jan Mysak: C
- Nathan Légaré: C
- Riley Kidney: C
Non-évalué: Gabriel Bourque, Emil Heineman, John Parker-Jones, Joel Armia (MTL).
Les défenseurs
- Jayden Struble: A
- Logan Mailloux: C+
- Mattias Norlinder: C+
- William Trudeau: C
- Tobie Paquette-Bisson: C
Non-évalué: Olivier Galipeau, Brady Keeper, Gustav Lindstrom (MTL), Nicolas Beaudin.
Les gardiens de but
- Jakub Dobes: C
- Strauss Mann: C
Non-évalué: Zachary Émond.
Joshua Roy
5 buts, 7 mentions d’aide en 7 matchs, -1.
On peut dire mission accomplie du côté de Joshua Roy pour le mois d’octobre. Ses 12 points en 7 matchs le place au deuxième rang des pointeurs de la LAH, au sommet des recrues avec 3 points d’avances sur son plus près poursuivant, Logan Stankoven. Le jeune québécois a récolté cinq de ses 12 points en avantage numérique et décoché 28 tirs (sommet chez le Rocket) vers le filet adverse. Roy a également marqué le but de la victoire lors du seul gain de son équipe, le 20 octobre dernier.
Lias Andersson
7 buts, 2 mentions d’aide en 7 matchs, -1.
L’ancien premier choix des Rangers en 2017 connaît un bon début de saison avec 7 buts au compteur en autant de matchs. Il est particulièrement efficace lorsqu’il récupère les retours de lancers près du gardien adverse. Après avoir amorcé la saison sur la troisième unité d’attaque dans les 3 premiers matchs, Andersson est bien campé à l’aile du premier trio, à la droite de Mitchell Stephens. On tente des choses sur le flanc gauche de ce duo avec les Brandon Gignac, Xavier Simoneau et Philippe Maillet, sans franc succès jusqu’à présent. 26.9% des lancers de Lias Andersson se retrouvent derrière la ligne rouge cette saison, ce qui est excellent.
Mitchell Stephens
1 buts, 5 mentions d’aide en 7 matchs, +1.
Un peu dans l’ombre jusqu’ici, Mitchell Stephens connaît un début de saison à la hauteur des attentes. Celui qui a accepté un pacte d’une saison avec le Canadien présente une efficacité de 69% aux cercles des mises en jeu. Il s’agit d’un aspect à ne pas négliger dans la LAH, ses performances permettent au Rocket de posséder davantage de rondelles, à défaut de difficilement gagner des batailles pour celle-ci en raison de l’inexpérience.
Brandon Gignac
2 buts, 4 mentions d’aide en 7 matchs, -2.
L’attaquant québécois connaît un bon début de saison après avoir laissé une belle carte de visite au camp du Canadien. Ç’a été un peu plus laborieux pour lui lors des deux derniers matchs sur la route toutefois (fiche de -5). L’absence de Gabriel Bourque rend Gignac très important du côté de l’expérience dans la ligue américaine avec 231 matchs au compteur, soit 7 matchs de plus que Philippe Maillet. Souhaitons à Gignac de demeurer en santé cette saison, lui qui a été limité à 48 matchs l’an dernier en raison de blessures.
Lucas Condotta
2 buts, 3 mentions d’aide en 6 matchs, +4
Ce fut surprenant de voir Lucas Condotta être laissé de côté lors du deuxième match de la saison. Le centre de 25 ans est le seul à avoir disputé tous les matchs du Rocket l’an dernier et s’avère être un des joueurs les plus appréciés par le groupe d’entraîneurs. Jumelé à Sean Farrell et Joshua Roy depuis 3 matchs, Condotta n’obtient pas assez de crédit selon moi. Il crée de l’espace pour ses coéquipiers et est très efficace sur 200 pieds. Pas surprenant que le Canadien lui ait offert une prolongation de contrat de deux saisons, c’est bien mérité jusqu’à présent.
Sean Farrell
1 buts, 4 mentions d’aide en 7 matchs, -1.
Le jeune joueur prend ses aises doucement dans une ligue qui demeure très difficile pour les joueurs de petit gabarit comme lui. Farrell est un joueur qui a besoin de produire sur une base régulière, ce qu’il a réussi à faire dans 4 matchs sur 7. Deux choses intéressantes dans le cas de Farrell, il a obtenu tous ses points à cinq contre cinq et réussi à produire sur la route (2 mentions d’aide en 3 matchs). Ce fut plus difficile pour lui lors du dernier match à Syracuse, match très serré et physique. Il y aura davantage de ce genre de match plus la saison avancera.
Xavier Simoneau
0 but, 3 mentions d’aide en 6 matchs, -3.
Tout comme son coéquipier Lucas Condotta, Xavier Simoneau a été laissé de côté lors du deuxième match de la saison après une sortie difficile la veille (-3). Le fougueux attaquant poursuit son apprentissage chez les professionnels pour une deuxième saison et il fait face au même enjeu que l’an dernier: apprendre à jouer sur la ligne. De par son intensité, il amène l’adversaire à prendre des pénalités, c’est une de ses forces. Il doit cependant continuer d’apprendre à demeurer dans son match et reconnaître les bons et les moins bons moments de flirter avec la ligne de l’indiscipline.
Riley McKay
1 buts, 2 mentions d’aide en 4 matchs, -1.
Riley McKay est un joueur d’énergie qui sera important pour le Rocket plus la saison avancera. Un peu comme Simoneau, il doit apprendre à bien choisir ses moments. Son indiscipline a coûté cher au Rocket contre le Crunch samedi dernier, alors qu’il a écopé de 3 pénalités mineures. Sa deuxième infraction a mené au 3e but du Crunch, but qui a anéanti les espoirs du Rocket de revenir dans le match.
Philippe Maillet
0 buts, 2 mentions d’aide en 7 matchs, -9.
La saison est jeune, mais le vétéran Philippe Maillet est un de ceux qui me déçoivent le plus du côté du Rocket. Il obtient sa part de chance de marquer. J’ai observé son jeu du côté de la KHL avant le début du camp d’entraînement et je m’attendais à un plus grand impact de sa part sur la glace. Son différentiel de -6 dans les deux derniers matchs est évidemment affreux, lui qui était jumelé tantôt avec Brandon Gignac et Nathan Légaré, puis avec Xavier Simoneau. Il a été jumelé à deux recrues seulement lors du premier match de la saison, alors qu’il pivotait le premier trio en compagnie de Joshua Roy et Emil Heineman. Depuis, il bouge un peu partout dans l’alignement, au centre et aux ailes. Ne pas produire est une chose, mais le vétéran de 30 ans possède l’intelligence et le patin pour contribuer autrement. Je m’attends à beaucoup plus de sa part. En KHL depuis deux ans, il a peut-être besoin de quelques matchs pour s’adapter de nouveau à la LAH.
Jan Mysak
0 but, 1 mention d’aide en 5 matchs, -5.
Jan Mysak compétitionnera avec Riley Kidney pour du temps de glace au centre cette saison. Le tchèque est en avance sur son coéquipier physiquement, il est davantage en mesure de remporter ses bagarres pour la rondelle. Il ne connaît pas un début de saison à tout casser, je n’ai pas d’attente en termes de points pour lui. Je veux voir un Mysak impliqué physiquement dans les trois zones et plus responsable dans sa couverture défensive.
Nathan Légaré
0 but, 1 mentions d’aide en 5 matchs, -4.
L’attaquant québécois a connu un très bon calendrier préparatoire avec le Rocket puis les choses se sont relativement calmées depuis. J’aime beaucoup son intensité le long des rampes. Auteur de seulement 4 tirs au but en 4 matchs, il devra diriger davantage de rondelles au filet s’il veut avoir du succès. Je le sens frustré depuis quelques matchs, il a d’ailleurs fait preuve d’indiscipline en écopant d’une pénalité pour conduite antisportive en fin de match le 18 octobre dernier à la Place Bell. À son retour au jeu le 21 octobre face à Belleville, il a jeté les gants alors que le match n’était vieux que de 21 secondes.
Riley Kidney
0 but, 0 mention d’aide en 4 matchs, -4.
Riley Kidney en est à ses premiers pas dans le hockey professionnel, il faudra être patient avant de tirer des conclusions dans son cas. Un passage avec les Lions de Trois-Rivières pourrait s’avérer être une bonne option pour lui alors qu’il est en uniforme 1 match sur deux sur le bottom 6 de Laval. Ce fut difficile de ne pas penser à Riley Kidney lorsque Jean-François Houle a parlé des jeunes joueurs de 100 points du junior qui ne parviennent pas à s’adapter au hockey professionnel. Il est trop tôt pour conclure quoi que ce soit dans le cas de Kidney, mais il s’avère que Joshua Roy et Sean Farrell connaissent de meilleurs débuts que lui. C’est avec eux que Kidney doit se battre pour du temps de qualité sur l’avantage numérique.
Jayden Struble
0 but, 3 mentions d’aide en 7 matchs, +3.
Jayden Struble est le défenseur le plus constant du côté de Laval jusqu’à présent. Il est à son meilleur lorsqu’il garde son jeu simple et utilise bien son corps pour mettre son adversaire en échec. Utilisé au sein de la troisième paire de défenseurs au match d’ouverture, il a rapidement progressé dans la hiérarchie défensive. Il évolue sur la première paire, majoritairement avec William Trudeau à sa droite, depuis le 20 octobre (4 matchs). J’ai moins aimé les deux derniers matchs de Struble sur les patinoires adverses. Sa constance s’est un peu effritée, on l’a vu perdre des bagarres sur la rampe qu’il remporte habituellement. Jayden Struble est très fort physiquement, j’apprécie moins de le voir jouer de finesse à une main dans ses duels. Lors du match à Rochester, il s’est fait prendre dans ce contexte alors qu’il a causé de l’obstruction, pénalité qui a été très coûteuse pour Laval.
Logan Mailloux
2 buts, 0 mention d’aide en 7 matchs, -9.
Logan Mailloux se débrouille relativement bien dans ses débuts professionnels. J’aime le voir diriger des rondelles au filet grâce à son excellent tir du poignet. Il n’a pas besoin de beaucoup de temps et d’espace pour s’exécuter. Son jeu défensif est toutefois à travailler, autant ses prises de décisions que ses lectures. Je le trouvais plus posé dans ses décisions de jumper dans l’attaque lors de ses premiers matchs, possiblement en raison de son jumelage avec Norlinder qui se porte beaucoup à l’attaque. Dans les derniers matchs, il a trouvé le fond du filet, mais a aussi pris de moins bonnes décisions dans sa zone, telles que se sortir complètement du jeu suite à une mise en échec mal calculée. Je ne suis pas particulièrement convaincu par son jumelage avec Norlinder, avec qui il a disputé ses trois premiers matchs. Les meilleurs matchs de Mailloux ont été lorsque Brady Keeper, un autre droitier, faisait partie de l’alignement. Hasard? Je ne crois pas.
Mattias Norlinder
1 buts, 1 mention d’aide en 7 matchs, -6.
Après avoir connu un excellent camp d’entraînement avec le Canadien, Mattias Norlinder présente clairement une confiance beaucoup plus élevée que l’an dernier en son jeu, surtout au niveau offensif. Il appuie régulièrement l’attaque et le fait avec beaucoup plus d’aplomb. On lui reprochait de trop hésiter l’an dernier. Or, l’aspect offensif de son jeu n’est pas celui qui me préoccupe, c’est l’aspect défensif qui m’importe davantage. Il présente des lacunes dans sa zone, il se fait déborder plutôt souvent depuis le début de la saison. Je le trouve plus engagé et agressif sur le porteur, ce qui est positif, mais il demeure à risque dans sa zone. Le Rocket a besoin de stabilité à gauche et Norlinder risque de se faire dépasser par Jayden Struble s’il ne parvient pas à améliorer son jeu défensif.
William Trudeau
0 but, 4 mentions d’aide en 6 matchs, -4.
Après avoir connu lui aussi un excellent camp dans le grand club, William Trudeau a connu un camp plutôt difficile du côté du Rocket, ce qui s’est transposé dans son début de saison. Laissé de côté pour le deuxième match de la saison, il a présenté un jeu plus stable, mais on le sentait frustré et facilement déconcentré par l’adversaire à son retour au jeu contre Rochester le 18 octobre. Il a toutefois réussi un gros jeu (tir bloqué) dans les derniers instants de ce match pour permettre à Laval de résister et de récolter un point grâce à la prolongation. Le match suivant, j’observais un William Trudeau qui prenait de meilleures décisions avec la rondelle et qui bougeait davantage ses pieds pour se libérer d’un couvreur. Trudeau gagne à garder les choses simples et à exécuter le jeu qui se présente à lui sans forcer les choses.
Tobie Paquette-Bisson
0 but, 0 mention d’aide en 4 matchs, -1.
J’aime l’aspect physique que Paquette-Bisson amène au sein de la brigade défensive du Rocket. Il a connu des débuts difficiles et a été laissé de côté pour trois matchs consécutifs. On sent un certain niveau de frustration chez le jeune vétéran, surtout après la sortie de son équipe face à Syracuse cette fin de semaine. Jean-François Houle a besoin de chacun de ses vétérans actuellement, Paquette-Bisson est dans une position difficile avec des coéquipiers très inexpérimentés à la ligne bleue et dans les filets. Il ne faut pas sous-estimer la lourdeur que cela peut avoir sur lui.
Jakub Dobes
1-2-0, moyenne de but alloués à 5.83, 0.842.
Les débuts professionnels de Jakub Dobes ne sont certainement pas à la hauteur de son talent et de ses propres attentes. Il semble dans un état d’esprit favorable à l’apprentissage, ce qui est encourageant. Ce qui me saute aux yeux, c’est que malgré son gabarit (6pi5), il garde les buts petit. Ses lectures de jeu ne sont pas à point et travaille trop souvent avec ses gants pour compenser le fait qu’il n’est pas square face au tireur. Comme j’avais identifié dans mes visionnements de Dobes ainsi que lors d’un match préparatoire, le jeune portier semble se laisser déconcentrer souvent par l’adversaire. On l’a d’ailleurs vu être chassé lors de son dernier départ alors qu’il venait d’encaisser un but qui portait la marque à 2-2. Sur ce désavantage numérique, Dobes a encaissé un autre but. Dans la LAH, c’est difficile pour les gardiens de but, les joueurs sont expérimentés et s’en donneront à coeur joie dans l’exploitation de tes faiblesses. Dobes doit faire mieux dans les petits détails, ça commence par son niveau de concentration.
Strauss Mann
0-3-1, moyenne de but alloués à 4.65, 0.851.
Comme son coéquipier Dobes, Mann connaît un début de saison difficile. J’aime sa combativité devant son filet. Il est l’auteur d’un des moments les plus savoureux de la saison jusqu’à présent. Mann n’est pas dans une situation facile, un peu comme Paquette-Bisson, alors qu’il agit à titre de seul « vétéran » à sa position. Rappelons que Mann, 25 ans, n’a que 25 matchs d’expérience dans la LAH.
Les unités spéciales
Avantage numérique: 7 buts marqués en 41 occasions (17.1% efficacité). 17e sur 32 dans la LAH.
Désavantage numérique: 7 buts accordés en 28 occasions (75% efficacité). 28e sur 32 dans la LAH.
Quelques tendances se dessinent
La saison du Rocket est très jeune et le cap des 10 matchs joués est souvent nécessaire afin d’évaluer adéquatement les tendances de l’équipe et amener des corrections significatives. En visionnant les sept matchs du Rocket, j’ai observé deux tendances assez flagrantes: on encaisse des buts très rapprochés et on marque soit très tôt, ou très tard lors des engagements. Dans les prochaines lignes, les statistiques appuyant ces tendances seront évoquées.
Le Rocket accorde beaucoup trop de buts, en moyenne 5,3 par matchs. La troupe de Jean-François Houle ne parvient pas à resserrer son jeu défensif pour limiter les dégâts dans deux contextes bien précis: lorsqu’on marque un but ou lorsqu’on encaisse un but. À deux reprises cette saison, l’adversaire a répliqué immédiatement après un filet du Rocket (12 secondes et moins de 2 minutes). Laval est une équipe offensive et ça permet de bâtir du momentum, on doit toutefois apprendre à le garder plus longtemps du côté de Laval.
Le deuxième contexte dans lequel le Rocket ne parvient pas à limiter les dégâts est lorsqu’il encaisse un but. En 7 matchs, c’est arrivé 9 fois que le Rocket encaisse deux buts en l’espace de 2min30 (il s’agit d’une moyenne). Cette statistique révèle deux difficultés: devant le filet et une défensive trop permissive. Cela représente 19 buts sur un total de 37 buts contre (51%), qui ont été accordés successivement en 2min30. C’est énorme sur un si mince échantillon de match.
Des buts tôt ou tard
Sur les 27 buts marqués en octobre par le Rocket, 18 ont été marqués dans les cinq premières minutes d’une période OU dans les cinq dernières minutes (67%). Il s’agit certainement d’un élément positif sur lequel bâtir pour la troupe de Jean-François Houle.
Le Rocket amorcera le deuxième mois de son calendrier ce mercredi 1er novembre, face aux Comets d’Utica à la Place Bell.
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