Rocket de Laval | Cayden Primeau au sommet de son art dans la course aux séries
Le Rocket de Laval était de retour devant ses partisans pour disputer deux matchs en moins de 24h contre les Comets d’Utica. Après une décevante récolte de deux points sur une possibilité de six sur les patinoires adverses, les hommes de Jean-François Houle voulaient bien évidemment retrouver le chemin de la victoire. Le Rocket retrouvait donc ses partisans pour une première fois depuis leur cuisant revers de 5-1 face aux Sénateurs de Belleville le 8 mars dernier. Laval est toujours au plus fort de la course pour une place en séries éliminatoires.
On se partage les honneurs
Le Rocket recevait la visite des Comets d’Utica vendredi et samedi pour une série de deux matchs en moins de 24h. Les Comets ont eu le meilleur lors du premier affrontement avec un gain de 3 à 2 grâce à une performance étincelante de leur gardien de but Isaac Poulter (33 arrêts sur 35 tirs). Lors du deuxième affrontement de samedi après-midi, le Rocket a offert une performance sans bavure en prenant le contrôle du match rapidement et en l’emportant 4-1 devant une salle comble. Voici les points forts observés sur la glace et rapportés à l’extérieure de celle-ci suite à ce retour salutaire à la Place Bell.
L’importance de jouer 60 minutes
Au terme de la défaite de 3-2 vendredi soir, le langage non verbal de Mitchell Stephens observé dans le vestiaire en disait long sur son état d’esprit. Stephens était assis sous son casier, tête basse, visiblement déçue du dénouement pour son équipe. Ce dernier a d’ailleurs inscrit le but qui a permis à Laval de niveler la marque 1-1 en première période après avoir vu Utica ouvrir le pointage tôt dans le match. Le Rocket a collectivement disputé un bon match. Certaines largesses en défensives ont toutefois permis aux Comets d’inscrire deux buts au premier vingt.
« Nous avons joué un bon match. À ce temps de l’année, c’est du hockey de séries éliminatoires et des matchs serrés avec des différences d’un seul but. Nous devons trouver des moyens de gagner ces matchs. Nous avons fait beaucoup de bonnes choses ce soir, nous avons créé beaucoup de chances, je crois que le momentum était majoritairement de notre côté. Nous devons nous regrouper et disputer un gros match demain. Nous devons jouer 60 minutes, chaque joueur doit contribuer pour espérer rentrer dans les séries éliminatoires. Nous devrons mériter chaque victoire et c’est en jouant pendant 60 minutes que nous y parviendrons. »
Mitchell Stephens
Le meilleur de Xavier Simoneau
Le fougueux attaquant du Rocket s’est particulièrement démarqué dans la défaite. Il est à l’origine du deuxième but de son équipe marqué par Pierrick Dubé, qui a permis à Laval et aux partisans d’espérer la victoire jusqu’à la toute dernière seconde du match. Simoneau s’est également démarqué par son intensité et par la qualité de ses remises pour ses coéquipiers.
« C’était un match important, un match de séries. C’est mon genre de match que j’aime jouer. J’ai essayé d’amener de l’intensité. On dirait que quand je joue à l’extérieur (en périphérie) ce n’est pas vraiment ma game, quand je joue à l’intérieur puis que j’encaisse les mises en échec et que je rentre en dessous de leur peau je pense qu’ils n’aiment pas ça de l’autre côté. Il faut juste que je continue dans cette pensée-là. Ça fait longtemps que je n’ai pas marqué mais sur le but de Dubé (2 contre 0), c’est l’équipe avant tout, le pourcentage de réussite était meilleur avec la passe. »
Xavier Simoneau
Jean-François Houle a été questionné au sujet de son jeune attaquant et sur le défi qu’implique son style de jeu, parfois à la limite de l’indiscipline et propice à attirer l’attention des officiels.
« Il est OK, c’est un processus d’apprentissage pour lui, c’est le genre de joueur que tu aimes voir entrer sous la peau de l’adversaire, ce qui est correct, mais il faut aussi trouver la balance dans ce style de jeu. Nous avons besoin du Xavier qui joue au hockey actuellement avec ses habiletés qui lui sont propres, comme on a pu voir sur le but de Dubé avec sa passe. Nous avons besoin de ça de Simoneau avec le manque de punch offensif à l’attaque actuellement. On ne peut pas se permettre de le voir trop souvent dans la penalty box. »
Jean-François Houle, au sujet de Xavier Simoneau
Les unités spéciales, un cadeau empoisonné
Depuis la victoire de 7-5 aux mains des Americans de Rochester le 1er mars dernier, les unités spéciales du Rocket ont eu un impact négatif sur leur match à domicile. Sur cet aspect, il est important de regarder au-delà des statistiques qui sont de 2 en 20 en avantage numérique (10% d’efficacité) et de 4 en 14 en désavantage numérique (71% d’efficacité). Certes, ces statistiques sont peu reluisantes, mais j’ose croire que ce qui fait le plus mal en lien avec les unités spéciales, c’est la perte de rythme / momentum engendrée par l’inefficacité de celles-ci.
Lors des matchs du 3, 4 et 8 mars à la Place Bell, le Rocket a vu le rendement de ses unités spéciales lui nuire considérablement. En effet, le 3 mars contre Rochester, le Rocket a accordé deux buts à l’adversaire dans un contexte similaire: peu après avoir bénéficié d’un avantage numérique. Aussi, Laval s’est fait surprendre en fin de première période alors qu’il évoluait avec un homme en plus. Heureusement pour la troupe de Jean-François Houle, l’unité de cinq s’est ressaisie en inscrivant deux filets, dont le but gagnant en prolongation gracieuseté d’Anthony Richard. Avec cette remontée spectaculaire du Rocket qui a marqué 4 buts sans réplique, on était bien évidemment moins axé sur la performance polarisante des unités spéciales lors des entrevues d’après-match.
Le lendemain contre Rockford, Laval s’est incliné 2 à 1 en tirs de barrage. Au sommaire, c’est 0 en 7 sur l’avantage numérique pour les locaux. Le Rocket a pourtant dominé ses adversaires au chapitre des lancers avec 45 tirs dirigés vers Arvid Soderblom qui n’a cédé qu’une seule fois, tard en troisième période (19:15) sur un lancer de Mitchell Stephens. Laval a également obtenu une chance en or de fermer les livres en prolongation alors que Rockford a écopé d’une pénalité pour avoir fait trébucher. Sur cette séquence à 4 contre 3, le Rocket n’a dirigé que deux tirs vers le filet de Soderblom. Le manque d’opportunisme avec un homme en plus a fait mal au Rocket lors de ce match. Il faut toutefois donner du crédit au gardien Soderblom qui a été particulièrement solide devant son filet.
Le match du 8 mars contre Belleville a bien évidemment fait très mal au Rocket. Il s’agit, à mon sens, du point culminant de la tenue de l’équipe sur les unités spéciales dernièrement. Lors de ce match, le Rocket s’est incliné par la marque de 5 à 1 avec une fiche de 1 en 8 sur l’avantage numérique et de 4 buts accordés en 9 occasions sur le désavantage numérique. C’est le genre de match qu’on tente d’oublier rapidement, certes, mais le processus qui a mené à ce genre de performance ne doit surtout pas être oublié. Le Rocket n’a pas été en mesure de gagner du momentum lors de ses attaques à cinq et a fait preuve de beaucoup d’indiscipline, ce qui a brisé complètement le rythme du match. En début de match, Belleville était en plein contrôle après s’être inscrit au pointage tôt en lever de rideau. Leur séquence a toutefois été freinée par une pénalité. Lors de cette attaque massive, le Rocket n’a pas réussi à décocher un seul tir vers le filet. Peu après, c’est Laval qui se retrouve au cachot et Belleville en profite pour marquer un deuxième but. Inutile de décortiquer la suite du match, Laval accorde les trois buts suivants à court d’un homme et perd un match très important contre des rivaux directs pour une place en séries.
Pour en revenir aux deux matchs de ce week-end contre Utica, le Rocket n’a pas marqué en avantage numérique mais il a clairement bâti du momentum grâce à son exécution et son éthique de travail. Voici un court extrait audio des propos d’après-match de Jean-François Houle lorsque je l’ai questionné à ce sujet.
Brandon Gignac, le guerrier
Nul besoin de chercher bien loin lorsqu’on parle de la culture qu’on veut bâtir dans l’organisation du Canadien de Montréal, simplement à regarder aller Brandon Gignac. Le dynamique attaquant s’est glissé dans l’alignement partant de samedi contre toute attente, clairement encore éprouvé par une blessure. La rapidité de Gignac est un atout important pour Laval en l’absence d’Anthony Richard. Il a d’ailleurs marqué le but le plus important du match, celui qui a donné les devants à son équipe tôt en première période.
« Ce n’était pas quelque chose à quoi je m’attendais (revenir au jeu), mais les séries approchent et je veux tout donner pour l’équipe pour essayer de les faire. C’était tellement le fun l’an passé. C’était un petit peu chanceux (mon but) mais on va le prendre. Je venais de faire un revirement en zone défensive mais je me suis bien repris, j’ai vu l’ouverture et j’ai utilisé ma vitesse. »
Brandon Gignac
« Il a connu un très bon match. J’ai aimé le fait qu’il avait beaucoup de rapidité. Il patinait ce matin et m’a dit: je me sens correct pour jouer. Je lui ai dit: tu es sûr, parce que si tu joues puis qu’après 3 shifts ça ne va pas, tu ne peux pas partir (rire). Il m’a répondu que non, il va être correct. On l’a fait jouer et ça a porté fruit ce soir. La rapidité que Gignac et Richard amènent fait reculer les défenseurs comme on a vu sur le but qu’il a marqué ce soir. Ça fait la différence d’avoir de la vitesse dans l’alignement. »
Jean-François Houle, au sujet de Brandon Gignac
Cayden Primeau est en mode séries
Le portier du Rocket a offert deux grandes performances devant les partisans de la Place Bell avec un pourcentage d’efficacité qui s’élève à .935. Il s’est dressé avec calme et confiance devant le filet des siens malgré la charge physique et mentale que peuvent nécessiter deux départs en moins de 24 heures.
« Nous voulions avoir un bon départ pour établir nous-même le rythme du match. Nous tirons de l’arrière souvent lors de nos matchs dernièrement. C’était bien de ne pas jouer du hockey de rattrapage. C’est amusant de jouer (deux matchs en 24h), tu veux être ce gars-là (de confiance). Je ne ressens aucune douleur ni fatigue en lien avec cela (sourire). »
Cayden Primeau
« Je ne connais pas beaucoup de gardiens de but de même dans la ligue américaine. Il est tout le temps sur la rondelle, du banc tu penses parfois qu’elle est dans le but puis non, tu le vois sortir de nulle part et faire l’arrêt. C’est le meilleur goaler dans la ligue et je pense que c’est une des raisons pourquoi on a une course aux séries de même, c’est lui qui va nous aider à aller jusqu’au bout. »
Frédéric Allard au sujet de Cayden Primeau
J’ai questionné Primeau à savoir quel aspect de son jeu actuellement le rend particulièrement fier, voici sa réponse.
« Je suis très content de mes lectures de jeu dans différents contextes. Je parviens à battre les passes et me déplacer avec plus de précision. Également, je suis plus décisif lorsque je joue la rondelle autour de mon filet, chose à laquelle j’ai accordé beaucoup de focus dernièrement. Je suis content de cela. »
Cayden Primeau
Deuxième audition réussi pour Allard
Laissé de côté à quelques reprises depuis son arrivée avec le Rocket, Frédéric Allard a connu un excellent match samedi après-midi lorsque son entraîneur-chef a fait appel à ses services au détriment du vétéran Madison Bowey. J’ai observé un Allard calme, robuste et très engagé avec la rondelle. Le principal intéressé indique s’être préparé mentalement en vue de cet affrontement.
« Les entraîneurs m’ont gardé prêt. Je donne un gros crédit à Marco Marciano, je crois que tout le monde en parle, j’ai eu un gros meeting avec lui au niveau personnel et mental. Je dois travailler et les bonnes choses vont venir. Je n’ai pas lâché dans les pratiques, j’ai travaillé fort et j’avais hâte d’avoir ma chance. Mes premiers shifts, j’ai gardé ça très court, je pense que Norli me l’a dit un moment donné, on peut tu rester un peu plus longtemps! (rire). Je crois qu’il a fait un très bon travail lui aussi ce soir. On s’est parlé avant le match, on a regardé des vidéos de notre dernier match ensemble pour s’améliorer. Ce n’était pas parfait ce soir mais c’était un très bon début. »
Frédéric Allard
Yaremko se plaît à la Place Bell
Le nouveau venu à l’attaque Nolan Yaremko sait comment s’y prendre pour se faire aimer rapidement des partisans lavallois. Auteur de deux bagarres lors du week-end, Yaremko a également marqué son premier but avec le Rocket samedi après-midi sur une merveilleuse passe de Gabriel Bourque. Sa polyvalence plaît beaucoup à Jean-François Houle.
« Il travaille, il est physique et responsable. Il est bon sur les mises en jeu. Il fait beaucoup de choses pour un jeune professionnel. Il a livré un gros combat ce soir qui nous a donné un peu d’énergie, je trouve que c’est un bon joueur complet sur 200 pieds. »
Jean-François Houle, au sujet de Nolan Yaremko
Semaine cruciale pour le Rocket
La troupe de Jean-François Houle pointe actuellement au 6e rang de la division nord avec une récolte de 60 points en 61 matchs. Il est pourchassé de près par les Monsters de Cleveland qui possèdent deux matchs en main avec 59 points au classement. Les Sénateurs de Belleville occupent la dernière place laissant accès aux éliminatoires avec 62 matchs de jouées et seulement un point d’avance sur Laval. Le Rocket disputera ses 3 prochains matchs contre les Islanders de Bridgeport, les Admirals de Milwaukee et le Moose du Manitoba. Les Islanders sont la seule des trois équipes qui sont actuellement exclues des éliminatoires. Il sera intéressant de voir si Jayden Struble fera ses débuts professionnels avec Laval dans les prochains jours.
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