Rocket de Laval | Un grand défi pour le groupe d’entraîneurs
Le Rocket de Laval connaît un début de saison difficile avec une fiche de 6-12-3, bon pour le dernier rang de la division Nord. On s’attendait à vivre beaucoup d’adversité dans les premiers mois de la saison du côté du groupe d’entraîneurs. De son propre aveu, Jean-François Houle a nommé qu’il s’attendait peut-être à une progression supérieure pour certains joueurs à ce stade-ci de la saison. Le contexte actuel n’est peut-être pas favorable à un développement optimal, mais il n’est pas non plus défavorable au développement. Le contexte rend les choses plus difficiles, sans les rendre impossibles.
C’est plus facile quand on gagne
Il est assurément plus facile de se développer dans un environnement gagnant pour un million de raisons. Cependant, si on demandait aux athlètes professionnels ce qui a fait la différence dans leur cheminement de carrière, les réponses risqueraient d’être surprenantes. L’adversité permet aux individus de sortir de leur zone de confort et de ne pas tenir le succès pour acquis. Là où ça peut être difficile d’évoluer dans l’adversité, c’est quand on est mal entouré. Il est possible de s’enfoncer davantage si on ne regarde pas le défi de la bonne façon, du bon angle, avec la bonne perspective. D’où l’importance du groupe d’entraîneurs du Rocket de Laval, cette saison. Jean-François Houle et ses adjoints ont un mandat difficile actuellement, mais loin d’être impossible.
« C’est beaucoup plus facile de développer dans un environnement gagnant. Quand les gars arrivent à la patinoire, l’ambiance est meilleure. C’est plus facile de mettre les joueurs dans certaines positions, le temps de glace est plus facile à diviser quand tu gagnes. Quand tu perds, c’est plus difficile. »
-Jean-François Houle
L’approche favorisée actuellement
Depuis le début de la saison du Rocket, on observe un désir de responsabiliser les joueurs quant à leur effort, leur erreur et leur niveau de discipline. Une formation complète et en santé te permet mieux de passer des messages, chose qui était plus difficile à faire l’an dernier. On a vu Jean-François Houle sévir à l’endroit de William Trudeau, qui n’était pas l’ombre de lui-même à son retour du camp du Canadien. Le jeune défenseur a été accompagné dans son processus de déception d’être retranché par le Canadien et son jeu est beaucoup mieux depuis quelques semaines. Xavier Simoneau a également écopé en raison d’indiscipline dans un moment critique en fin de match. On a aussi vu Mattias Norlinder céder sa place après de mauvaises performances et Philippe Maillet être rétrogradé au sein de la quatrième unité d’attaque, plus récemment.
L’entraîneur-chef opte pour une approche positive avec ses joueurs, approche qu’il juge comme étant aligné avec ses valeurs en tant que personne.
« Je pense que c’est important de rester positif. C’est toujours difficile quand tu vis de l’adversité, c’est plus facile de tomber dans la négativité. J’ai grandi dans un environnement très positif, j’ai toujours eu cette approche en tant qu’entraîneur d‘être positif au sujet de mon équipe. On ne pointe pas les gens du doigt, il faut rester ensemble comme équipe et trouver comment s’en sortir. C’est ce qu’on a fait ce soir. »
-Jean-François Houle, après la victoire de samedi dernier face à Hartford
Garder ses joueurs motivés
Cette saison, Jean-François Houle a un mandat un peu différent de l’an dernier alors qu’il a reçu deux joueurs en provenance du grand club, soit Joel Armia et Arber Xhekaj. Le pilote du Rocket a sa façon de faire dans de telles situations en rencontrant le principal intéressé quelques jours après sa rétrogradation. S’il est un peu tôt pour se prononcer au sujet d’Arber Xhekaj, on peut avancer que ça a été bénéfique pour Joel Armia, qui fait preuve d’un peu plus de fierté dans son jeu depuis son passage à Laval.
Apprendre dans la défaite
Il est certainement plus facile pour un groupe d’entraîneurs d’intégrer certains concepts ou détails dans des contextes gagnants, surtout avec de jeunes joueurs. Ce n’est toutefois pas toujours le contexte le plus formateur pour une jeune équipe. Remporter la victoire, c’est ultimement l’objectif, mais un groupe peut parfois faire ressortir plusieurs choses positives dans la défaite et s’améliorer de façon plus durable.
Certains joueurs peuvent se complaire dans la victoire et prendre une « pause » en termes d’effort dans une ligue où il est impossible de s’établir si les efforts n’y sont pas jour après jour. À un jeune âge, cette constance dans l’effort doit être apprise rapidement. La défaite peut forcer une équipe à se regrouper, avoir des discussions sur le rôle et l’implication de chacun et revenir à la base. Cette base, on en entend parler dans la LNH sous forme de « constance ». Développer de jeunes professionnels dans la victoire est souhaitée, c’est plus léger pour tout le monde. La réalité est parfois différente des attentes.
L’importance des vétérans pour accompagner les jeunes
Le retour du capitaine Gabriel Bourque dans l’alignement aidera assurément le groupe d’entraîneurs du Rocket. En l’absence du capitaine, l’équipe a pu compter sur ses jeunes vétérans Mitchell Stephens, Brandon Gignac et Tobie Paquette-Bisson qui ont livré la marchandise malgré les difficultés de l’équipe à récolter la victoire.
« Ils sont très importants. Bourque mène par l’exemple en étant physique, en bloquant des tirs et en faisant les petits détails importants. Ce ne sont pas les joueurs les plus talentueux de l’équipe, mais ils ont ça à coeur et ils le démontrent. Quand tes leaders jouent avec passion, c’est contagieux pour les jeunes et ils se nourrissent de ça. C’est difficile dans une séquence de défaite. Je suis fier de nos vétérans ce soir. »
-Jean-François Houle, après la victoire de samedi face à Hartford
Le Rocket reprendra l’action vendredi soir dans un duel face aux Phantoms à Lehigh Valley. La troupe de Jean-François Houle sera de retour à domicile le 22 décembre prochain face aux Penguins de Wilkes-Barre / Scranton.
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