Le Canada doit-il y aller avec Jordan Binnington demain soir?
Jordan Binnington a connu un match en deux teintes mercredi soir dernier face à la Suède. D’une part, il a été quelque peu chancelant sur certains buts des Suédois, mais de l’autre, il a aussi fait certains arrêts clés pour garder le Canada dans le coup et leur permettre d’aller chercher le match en prolongation. Mais, avec trois gardiens de premier plan à sa disposition, est-ce que Jon Cooper devrait revenir avec Binnington samedi soir contre TEAM USA? C’est une question qui mérite assurément une légère réflexion.
La réponse simple est « oui »!
Le Canada ne dispose pas de gardiens élites de jadis tels que Martin Brodeur, Patrick Roy, Roberto Luongo ou même Curtis Joseph, ainsi, n’importe lequel des trois gardiens faisant présentement partis de la formation canadienne 2025 peut faire le travail derrière une équipe du calibre de celle du Canada où, dans un monde idéal, les réels tirs dangereux devraient être limités par une défensive de premier plan. Mais en même temps, Jordan Binnington a , en effet, gagné la Coupe Stanley, il a joué un match dans ce tournoi, il a aussi pu démontrer qu’il pouvait faire les bons arrêts aux bons moments, alors pourquoi faire entrer un autre gardien à froid dans une compétition de si courte durée et risquer d’ouvrir une brèche aux autres nations qui n’attendent que de profiter d’une faiblesse dans la façade canadienne qui semble si parfaitement étanche.
La réponse plus équitable est « non »!
Évidemment, tous les joueurs appelés à faire partie de la formation canadienne sont toujours fiers de l’être et ils le feront, peu importe leur rôle et leur importance, mais il y a tout de même quelque chose d’ingrat à être un 2e ou même un 3e gardien d’une formation si étincelante et de possiblement ne jamais pouvoir être un facteur significatif dans les succès de la nation. Ainsi, de pouvoir partager le travail à plusieurs gardiens semblerait être une option plus juste pour les joueurs impliqués et certainement une motivation supplémentaire pour chacun d’entre eux, alors qu’ils voudront tous prouver qu’ils peuvent être plus fiables que le précédent et possiblement être celui qui gardera les buts pour la finale.
La réponse plus complexe est « peu importe »!
Soyons réaliste: Jordan Binnington, Adin Hill et Samuel Montembeault sont des gardiens plutôt ordinaires, particulièrement cette saison. Entre les trois, seul Adin Hill joue pour au-dessus de .500 au niveau des victoires. De plus, les trois gardiens ont un taux d’efficacité oscillant entre .897 et .900. et leurs moyennes de buts alloués varient entre 2.64 et 3.00, ce qui n’est pas désastreux, mais ce n’est rien de comparable aux gardiens élites de la LNH. Ainsi, peu importe qui gardera le filet de l’Équipe Canada au cour des prochains matchs, ce sera un gardien fier et reconnaissant de ne pas avoir fait partie d’une édition historiquement plus relevée où il n’aurait pas pu percer la formation canadienne et il sera capable du meilleur comme du pire, reflétant les aptitudes qu’il nous a démontré depuis le début de sa carrière.
Que ce soit Binnington, Hill ou Montembeault, ce ne sera pas spécialement l’un de ces trois joueurs qui fera la réelle différence pour le Canada dans la Confrontation des 4 Nations cette année, mais ce sera plutôt n’importe lequel d’entre eux ou celui qui parviendra à garder le fort pendant que le reste de l’Équipe Canada, formée des plus brillants joueurs canadiens de la LNH actuelle, assurera la prospérité de l’Unifolié dans ce nouveau tournoi des 4 Nations qui semble vouloir surprendre tous les observateurs hockey présentement avec une intensité aussi palpable qu’inattendue, dans le plus improbable des contextes.
Commentaires