Craig Button: «Une leçon qu’on ne semble visiblement pas avoir apprise»
Le rendement de Juraj Slafkovsky fait parler. Dans tous les sens, il faut dire. D’un côté, on s’énerve sur son nombre de passes vers l’enclave en augmentation (de quelques infimes pourcentage). De l’autre, on souligne qu’il ne sera jamais le joueur attendu. On se retrouve au centre ?
C’est fascinant de voir comment le traitement envers Juraj Slafkovsky m’est familier. Et Craig Button semble le constater également. L’analyste de TSN n’a pas été tendre envers le Canadien, ou plutôt, envers la façon dont on développe le jeune homme. Et là, il ne s’agit pas d’un analyste qui n’aime pas le CH ou même Slafkovsky. Craig Button, au repêchage 2022, classait Juraj Slafkovsky au 2e rang. Son top 5 ressemblait à ceci:
1. Shane Wright
2. Juraj Slafkovsky
3. Joakim Kemell
4. Logan Cooley
5. Simon Nemec
L’analyste voit Slafkovsky comme un gros ailier physique capable d’amasser sa part de points. Cependant, il s’est avancé sur la gestion des Canadiens en affirmant que si Slafkovsky ne performe pas présentement, c’est uniquement la faute des Canadiens.
«Les équipes de la NHL font échouer les espoirs bien plus que les espoirs se font échouer eux-mêmes. Et les Canadiens n’ont pas mis Slafkovsky sur la voie du succès. Il a du retard et l’idée qu’il se développe d’une façon ou d’une autre dans la NHL est déroutante. Ils le laissent tomber. C’est une leçon qui n’a pas été retenue,» affirmait Craig Button récemment.
Quelle leçon ?
La leçon qui ne fut pas apprise n’est pas seulement au niveau de l’organisation. Combien de fois a-t-on défendu des joueurs pour des pacotilles sur le jeu ? Récemment, on vantait la vision de Slafkovsky pour aller au banc au bon moment. Sérieux ?
Et du côté de l’organisation, n’a-t-on pas suffisamment appris lorsqu’on s’entête à faire jouer en NHL un joueur qui n’est visiblement pas en mesure de le faire de la bonne façon ?
Oui, Juraj Slafkovsky joue mieux dans l’ensemble. Joue-t-il à la hauteur de ce qu’on peut attendre ? Non. Et sa progression dans ses lacunes n’est pas suffisante pour lui permettre de reprendre confiance offensivement. Et là, après quelques rencontres au calendrier, on se rend compte qu’il devrait passer dans la AHL. Le CH va bien, pour l’instant. Les autres équipes se rodent autour des Fêtes. Je ne pense pas que le CH maintienne le rythme une fois les Fêtes passées. Et plus la saison avance, plus c’est difficile pour les jeunes joueurs en développement. Que fait-on lorsque c’est difficile dès le début ? On croise les doigts, on brûle des lampions et on espère que Josh Anderson ou Tanner Pearson relancent un jeune de 19 ans en pleine progression ?
Il faut se rendre à l’évidence: la devise québécoise »je me souviens » ne s’applique pas vraiment dans ce dossier. Veut-on faire de Juraj Slafkovsky un autre Jesperi Kotkaniemi ? À la lecture de cette phrase, on croira que je suis on »hater » de Slafkovsky. Un gars que je classais au 4e rang des meilleurs espoirs du repêchage 2022. 4e rang sur près de 400 espoirs qui se battent pour être sélectionnés. 4e sur 130 espoirs observés pendant la saison. Ce n’est pas mauvais, non ?
Je crois en Juraj Slafkovsky. Encore ! Parce que je sais qu’il a le potentiel d’offrir plus. Mais l’entêtement qu’on a à son égard me dérange. Et Craig Button a raison: le CH n’apprend pas de ses leçons. On est entêté à faire jouer Slafkovsky en haut, mais on démontre énormément de patience envers Kaiden Guhle en omettant de le mettre sur l’avantage numérique. Au profit d’Arber Xhekaj, qui plus est.
On veut tous le meilleur pour cet espoir. Le texte ci présent n’est pas un hymne à la haine envers Slafkovsky. Bien au contraire ! Au début de la saison, j’expliquais dans un épisode du TSLH Podcast que je voyais Slafkovsky à Laval. J’y crois encore. Pour les mêmes raison. Il doit y dominer et avec le talent et l’éthique de travail qu’il a, non seulement il se débrouillerait, mais il inspirerait quelques joueurs qui connaissent des difficultés en début de saison à Laval. Ce serait un »win-win ».
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